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Collaboration intercommunale dans les PCS

Collaboration intercommunale dans les PCS : un atout pour la force territoriale

Comment les communes peuvent-elles travailler ensemble pour renforcer leur capacité à faire face aux situations de crise ?

Pourquoi la collaboration intercommunale est essentielle

Les plans communaux de sauvegarde (PCS) sont des outils indispensables pour préparer et gérer les risques majeurs qui peuvent affecter un territoire. Ils définissent les mesures d’organisation, de mobilisation, d’information et de protection des populations en cas d’événement grave. Toutefois, les communes ne sont pas des îlots isolés, et les crises peuvent avoir des répercussions au-delà de leurs frontières. C’est pourquoi il est important de développer une collaboration intercommunale dans les PCS, afin de mutualiser les ressources, les compétences et les informations, et de coordonner les actions de secours et de rétablissement. En vertu de la loi Matras, les exercices de PCS doivent être réalisés au moins tous les cinq ans, soulignant l’importance de la préparation continue et de la collaboration entre communes.

Comment structurer une collaboration efficace

La collaboration intercommunale dans les PCS peut prendre différentes formes, selon le degré d’implication et de formalisation souhaité. Il peut s’agir d’une simple concertation, d’une convention de partenariat, d’un schéma intercommunal de prévention des risques, ou encore d’un plan intercommunal de sauvegarde (PIS). Quelle que soit la modalité choisie, il est essentiel de respecter quelques principes clés pour assurer une collaboration efficace :

  • Identifier les acteurs impliqués et leurs rôles respectifs, en tenant compte des compétences et des responsabilités de chaque niveau de collectivité.
  • Définir les objectifs communs et les moyens à mettre en œuvre, en s’appuyant sur un diagnostic partagé des risques et des vulnérabilités du territoire.
  • Établir des procédures de communication et de coordination, en utilisant des outils adaptés et en favorisant les échanges réguliers.
  • Évaluer et améliorer la collaboration, en réalisant des exercices de simulation, des retours d’expérience et des bilans périodiques, conformément à la loi Matrasse.

Avantages et défis du partage intercommunal

La collaboration intercommunale dans les PCS présente de nombreux avantages, tant pour les communes que pour les populations. Elle permet notamment de :

  • Optimiser l’utilisation des ressources humaines, matérielles et financières, en évitant les doublons et en mutualisant les équipements et les services.
  • Renforcer la cohérence et la complémentarité des actions, en harmonisant les procédures et en évitant les contradictions ou les conflits.
  • Améliorer la réactivité et l’efficacité des interventions, en facilitant la circulation de l’information et en mobilisant les acteurs pertinents.
  • Accroître la force du territoire, en favorisant la solidarité, la coopération et l’apprentissage collectif.

Toutefois, la collaboration intercommunale dans les PCS n’est pas sans difficultés, et elle nécessite de surmonter certains obstacles, tels que :

  • La diversité des situations et des besoins des communes, qui peut compliquer la définition d’une vision et d’une stratégie commune.
  • La complexité des dispositifs et des acteurs, qui peut générer des incompréhensions, des lenteurs ou des rigidités.
  • La répartition des coûts et des bénéfices, qui peut susciter des réticences, des tensions ou des inégalités.
  • La mobilisation et l’implication des élus, des agents et des citoyens, qui peut être limitée par le manque de temps, de moyens ou de motivation.

Exemples réussis de collaboration

Malgré ces défis, de nombreuses expériences de collaboration intercommunale dans les PCS ont été menées avec succès, en France et à l’étranger. En voici quelques exemples :

  • Le PIS du bassin de Thau, qui regroupe 14 communes et qui vise à prévenir et à gérer les risques liés aux inondations, aux feux de forêt, aux accidents industriels et aux séismes.
  • Le schéma intercommunal de prévention des risques de la communauté d’agglomération du Grand Besançon, qui associe 68 communes et qui porte sur les risques naturels, technologiques et sanitaires.
  • La convention de partenariat entre les communes de Saint-Martin et de Sint Maarten, qui partagent la même île dans les Antilles, et qui ont décidé de coopérer pour faire face aux risques cycloniques.
  • Le réseau de collaboration entre les communes de la région de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, qui ont mis en place des groupes de travail, des protocoles d’entraide et des exercices conjoints pour se préparer aux séismes.

Conclusion et recommandations pour améliorer la coopération

En conclusion, la collaboration intercommunale dans les PCS est un enjeu majeur pour renforcer la sécurité et la résilience des territoires face aux risques. Elle implique de dépasser les logiques individuelles et sectorielles, et de construire une culture commune de la prévention et de la gestion des crises. Pour ce faire, il est recommandé de :

  • S’appuyer sur les structures et les outils existants, tels que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), ou les systèmes d’alerte et d’information des populations (SAIP).
  • Développer des projets concrets et adaptés aux besoins et aux capacités des communes, en tenant compte de leurs spécificités et de leurs priorités.
  • Associer l’ensemble des parties prenantes, en impliquant les élus, les agents, les services de secours, les opérateurs, les associations et les citoyens.
  • Valoriser les bonnes pratiques et les retours d’expérience, en diffusant les résultats, les enseignements et les recommandations issus des collaborations intercommunales.

Ainsi, en travaillant ensemble, les communes peuvent non seulement améliorer leur propre résilience, mais aussi contribuer à la sécurité et à la protection de l’ensemble du territoire face aux crises majeures.

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